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"Bodard et Gardot": Bardot-la-Femme et l'excellent Godard

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"Le Mépris è il più esaltante dei film di Jean-Luc Godard, il più bello. Per tono, ritmo, originalità non somiglia a nulla di conosciuto".

Prima dei tagli imposti dalla produzione per la versione italiana, il capolavoro di Godard ricevette giudizi entusiastici in patria. Qui di seguito una breve selezione dalla stampa francese d'epoca (ritagli stampa conservati presso il Fondo Giovanni Calendoli):


"Le véritable Et Dieux créa la femme, c'est Godard qui l'a tourné, et cela s'appelle Le Mépris. Je ne cherche pas à démêler – et peu importe – si Godard a respecté ou non le roman de Moravia, ou si Losey eût fabriqué un film plus moravien que Godard. Le Mépris que nous voyons, c'est du pur Godard, et, je m'empresse de le dire, de l'excellent Godard. [...]
Le poème consacré à la gloire de la femme, Godard l'a commencé avec Une femme est une femme; il l'a continué avec Vivre sa vie; il le développe ici, en glissant d'Anna Karenina à Bardot – non sans une espèce de retour en arrière, une façon de salut mélancolique vers Karina dont Bardot évoque le visage lorsqu'elle se coiffe d'une perruque brune. Glisser d'Anna Karina à B.B., ce n'est pas seulement glisser de la brune à la blonde; c'est passé d'une femme délicieuse à la Femme. La Femme-femme. L'anti Beauvoir. La pépé-objet mais royale, attirante, mystérieuse, illogique, désarmente, exaspérante, capricieuse, petit sphinx stupide et boudeur à la chair éclatante.
Le Mépris, c'est d'abord le chant de cette chair".


Jean-Louis Bory, "Bodard et Gardot", in Arts, 25-31 settembre 1963


"Le Mépris est le plus exaltant des film de Jean-Luc Godard. Avant Une femme est une femme, le plus beau. Aussi déconcertant que les oeuvres precédentes de l'auteur, d'un ton, d'un rythme, d'une originalité qui ne ressemblent à rien de connu.
A Gilles Lapouge, ici même, [Godard] explique:
«On voit la femme, l'homme, les dieux. Enfin Dieu. Si vous voulez, le cinéma est le dieu qui vient se mêler aux humains, le dieu qui regarde s'agiter les hommes qui se sont coupé des dieux, coupé du monde. Dans le film, Fritz Lang, qui tourne un film, précisément L'Odysseé, est un peu le porte-parole des dieux»".


Jean-Claude Mauriac, "Le Mépris", in Le Figaro Littéraire, 2-8 gennaio 1964


"[Le Mèpris] c'est une histoire qui paraitra d'une simplicité incroyable, après le remous dont on a tant parlé. Au départ, le producteur Carlo Ponti a exigé un scénario. J'ai refusé d'écrire un scénario, mais j'ai dit: «Nous allons prendre un livre, et je suivrait le récit fidèlment; comme cela, vous pourrez dire que vous avez un scénario de 200 pages et ce sera vrai». J'ai choisi Le Mépris, mais Ponti voulait Sophia Loren et Marcello Mastroianni comme interprètes. J'ai refusé. Hereusement, Brigitte Bardot désirait faire un film avec moi et m'a demandé à ce moment-là. Dès lors il n'y avait plus de problème et Ponti s'est incliné.
Pendant le tournage, puisque le film n'existait que grâce à la présence de Bardot, je l'ai considéreé comme la véritable productrice".


Michel Mardore, "Jean-Luc Godard a repeint dans Le Mépris le sourire des statues grecques", (intervista); in Les Lettres françaises, 26 dicembre - 1° gennaio 1964


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